jeudi 12 mai 2016

Platanes

C'est toujours au mois de mai qu'elle me manque le plus. 
Ses grands platanes, les ombres des branches qui effleurent le sol; 
La vapeur brûlante qui se dégage du goudron des routes; 
Les façades des maisons, baignées de lumière, volets fermés. 


La chaleur me manque aussi, lorsqu'elle tape aux alentours de quatorze heures. 
L'odeur du café après le repas de midi, les tourterelles qui roucoulent au creux des troncs. 
Il y a même une ou deux cigales, qui se sont perdues, sont arrivées trop tôt, n'ont pas reçu le mémo. 
La nappe, bariolée de rouge, vert et jaune, est tachée de vin, de miettes de pain éparpillées.
Il y a les longues discussions de midi, les débats politiques, les disputes même, légères.

Quand le soleil commence à prendre sa retraite, un rayon à la fois; 
Les grillons entonnent leur serenade, la verveine infuse dans la vieille théière de grands-mères
On sort les tasses, le miel et les petites cuillères, tout en s'attablant à nouveau; 
Pour refaire le monde. 

Refaire le monde, tous les jours, comme tisser une nouvelle fresque; 
On s'imagine que l'on peut changer les choses par nos mots, ou bien 
On utilise nos voix pour imaginer un monde meilleur qui peut-être naitra demain
Ou ne prendra jamais place que dans nos coeurs. 

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