lundi 16 mai 2016

Canine

Elle est assise sur la marche en béton,
Sa fourrure frémit au moindre soupir.
Elle attend, le bruit d'un grillon, le bond d'une sauterelle,
La fuite d'un lézard qui pourrait y laisser sa queue.
Elle attend.

Ses yeux jaunes se ferment doucement,
Elle se repose, sous le regard bienveillant du soleil,
Elle rêve à des chasses incroyables, des retrouvailles attendues.
Elle ne vit que pour vivre, elle ne vit que pour aimer.
Elle s'endort.

On dit qu'elle n'est qu'une bête, qu'elle ne comprend pas.
Mais ses babines esquissent bien souvent un sourire
Lorsque nos regards se croisent.
Elle connaît mon absence et le son de mon pas.
Elle détecte mon parfum au petit matin,
Elle entend mon sifflement lorsque je viens m'asseoir,
Sur la marche béton.
Elle se réveille.

Alors elle trottine, encore lourde de sommeil,
À ma rencontre.
Elle se plaque à mon côté,
J'enroule mon bras sur son dos.
On ne dit pas grand chose. Je lui murmure bonjour,
Elle secoue la tête, le regard amuse.

Nous ne parlons pas le même langage,
Mais nous n'avons pas besoin de mots.

Sa fourrure, contre ma peau.
Elle connaît mes chagrins et moi ses habitudes,
Ses yeux d'ambre cherchent mes yeux d'azur.

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