mardi 10 mai 2016

Garçon.

Le matin, un café noir couvert d'écume dorée, 
Une table à un bistro, le brouahah des gens autour.
J'entends le souffle des machines, le cri de la vapeur, 
Je sens l'arôme brun, les effluves de thé qui s'élèvent des tasses en porcelaine, 
Je goûte les tartes au citron, les croissants au beurre.

Au beau milieu de cette cacophonie matinale, l'accent chantant du Sud Espagnol résonne.
J'y prête attention car 
Cette voix accompagne un sourire, 
Qui accompagne un regard, 
Qui accompagne un geste. 

Tous les jours aux alentours de onze heures 
J'entends cet accent, 
Je vois ce sourire, 
Je rencontre ce regard, 
Je réponds à ce geste. 

Cet instant n'est jamais accompagné de promesses, 
Je ne sais rien de lui sinon 
Son pays 
Le timbre de sa voix. 

Il ne me connaît pas si ce n'est que 
J'aime le café noir et serré
Je ne suis pas d'ici.

Mais chaque matin, 

Il prépare le nectar avec entrain, 
Il marque le début de ma journée 
Comme le chant d'une horloge
Il allège mon pas
Il réchauffe mon sourire.

Sans attaches, 
Sans promesses, 
Sans identité même. 

Mais il a accroché mon dessin 
Au coin d'un tableau en liège
Il a souri doucement
Lu mon prénom.

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