mardi 10 mai 2016

Fleuraison.

Quand Maman portait des robes jaunes et Papa avait des cheveux, 
Avec des coeurs débordant d'idéaux et n'ayant pas 25 ans
Ils se sont trouvés, un été, dans la banlieue bourgeoise d'Orléans
Elle tentait de lui faire conversation et lui n'osait pas lever les yeux

Les choses ont changé, mais ont-elles vraiment...?
Quarante et un an et quatre enfants plus tard, leur bonheur n'a pas été le fruit du hasard
Elle a appris à le comprendre et même l'interpréter,
Quand lui a fini par s'épandre et apprendre à parler.

La complexité des coeurs, leurs vagues, leurs orages à grand remous
Sont des eaux difficiles à naviguer, des abysses profondes qui nous font chavirer.

Elle porte toujours des robes jaunes 
Il n'a jamais lâché sa main
Elle se lève au petit matin
Il offre son coeur et son amitié à qui les veut bien

D'elle je tiens mes réveils à l'aube et le café noir
De lui j'ai les yeux clairs et la larme facile, pour un sourire ou un pleur.
D'eux j'ai appris à peindre la vie en couleur et la ténacité de l'amour, 
D'eux j'ai hérité d'une famille comme une meute de loups
Qui se tient chaud en hiver
Vagabonde au printemps
S'allonge à l'ombre des pins en été
Accueille le changement de couleurs de l'automne.

Quand Maman portait des robes jaunes et Papa avait des cheveux, 
Ils ne savaient pas encore
Qu'ils seraient un exemple
Que leurs noms serait synonyme d'amour pugnace

Ils ne savaient pas encore
Que l'amour se multiplie, 
Qu'il grandit
Qu'il guérit.
Même sans cheveux
Après les rides, 
Quand la jeunesse s'est envolée
Que la sagesse a fait son entrée.

L'amour fleurit.


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